Butembo : la vente des sauterelles, une nouvelle pratique entrepreneuriale

Non, ce n’est pas une galéjade, bien au contraire, beaucoup ont saisi cette opportunité d’affaires. Des femmes, hommes, jeunes et vieux, tous se sont lancés dans la vente des sauterelles dans la ville commerciale de Butembo.

Au cours d’une descente des fins limiers de Congo Sauti, certains d’entre eux ont délié leurs langues, en laissant entendre que la vente des sauterelles est une opportunité d’affaires rentables. Cependant, ils ont exprimé certaines difficultés auxquelles ils font face.

Le 11éme et 12éme mois, sont reconnus comme mois de ramassage des sauterelles dans la ville commerciale de Butembo. Cette saison de sauterelle qui arrive une fois l’an, crée des capitaux aux entrepreneurs qui la cueillent la nuit au près des pièges, installés grâce aux projecteurs, sticks de bois et tôles dans différents coins de la ville pendant cette période.

La vente de la sauterelle, un métier rentable

La journée dans des rues et avenues du centre ville de Butembo, sont majoritairement des femmes et enfants, qui y sont visibles en vendant ces insectes saisonniers. Madame Masika Zawadi, responsable d’une famille de trois enfants, et qui est à sa 4ème année d’expériences dans cette activité saisonnière à Butembo, indique que cette activité l’aide à booster son capital. Celle-ci confirme cependant, qu’elle crée d’autres activités entrepreneuriales chaque année grâce aux bénéfices qu’elle trouve dans la vente de la sauterelle grillée sur la rue.

« Ce métier, m’a aidé à créer plusieurs autres ! J’ai déjà un moulin, et là j’encadre des jeunes. L’année dernière, j’ai créée une boutique de vente des diverses marchandises. C’est un pas de plus dans ma vie. Mon capital augmente chaque année grâce à la vente des sauterelles à la saison. Franchement j’aime trop ce boulot par ce que pour moi il est le meilleur de l’année. A d’autres femmes de nous empointer le pas. Mes enfants vivent de ça», a-t-elle indiqué.

De son côté, Mumbere Volonté, ainé de sa famille, et n’étudiant plus suite au manque des moyens financiers, note qu’à cette période de ramassage de la sauterelle, il parvient tant soit peu à subvenir et à ses besoins, et à certains besoins de sa famille. Ce jeune garçon de 19 ans, rencontré en pleine vente de la sauterelle morte non grillée sur la rue ex-président de la république, au rond-point Kaghuntura, croit qu’il est impérieux que la jeunesse se lance dans cette activité pour limiter le taux de chaumage en ville de Butembo.

« Moi je n’avais pas étudié, mais je fais de mon mieux pour être indépendant. Ce n’est pas important de travailler, ce boulot m’aide à subvenir à mes besoins. Quand je trouve un peu d’argent, j’achète quelque pour ma famille, comme de la farine de manioc, du riz et bien d’autres denrées alimentaires. La jeunesse ne doit pas restée sans rien faire, qu’elle vienne travailler pour qu’ensemble nous luttions contre le chaumage en ville de Butembo », fait-il savoir.

Certains vendeurs ont fait savoir qu’une fois au niveau de ces installations, ils mettent la poudre de la farine de manioc sur leurs visages, pour éviter la brûlure de leurs peaux par la lumière du projecteur. Ils regrettent au même moment, que cette technique est devenue inefficace. Ce qui prouve leur exposition à la brûlure de la lumière du projecteur. A part cette difficulté, ces derniers disent craindre pour leur sécurité, vu que la ville reste sous la menace rebelle. Ainsi, ils invitent les autorités locales à assurer leur sécurité.

« Quand nous somme à l’extérieur la nuit, nous avons toujours la peur au ventre, par ce que la ville est menacée par les groupes rebelles. Nous voulons que les autorités militaires et policières assurent effectivement notre sécurité. Nous cherchons de quoi vivre la nuit. Nous n’avons rien comme boulot. C’est une occasion pour nous de créer de l’argent pour en faire des petites entreprises qui vont nous aider pour la survie, » note Kambale Jackson, l’un des jeunes qui vendent la sauterelle.

Notons qu’actuellement la ville de Butembo, héberge plusieurs pièges des sauterelles dans ses 4 communes. Il faut le savoir, après récolte de la sauterelle, sur le marché local, une mesurette se vend à 2 milles francs congolais. L’année dernière, une mesurette se vendait jadis entre 500 francs et 300 francs congolais.

Glodie Mirembe Wavagheni

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