Des apiculteurs du Nord-Kivu plaident pour une loi organique qui régit le secteur de l’apiculture sur l’étendu du territoire national.
Ces derniers se sont exprimés dans une conférence organisée à Goma, ce vendredi 20 mai 2022 dans le cadre de la célébration de la journée mondiale des abeilles, qui sont plus que jamais en danger.
Ces éleveurs des abeilles pour leur miel ont fait un état des lieux de leur secteur en province du Nord-Kivu et appelé le gouvernement à se pencher sur les difficultés auxquelles ils font face au quotidien.
«Dans notre pays, il n’y a pas une loi organique qui réglemente l’apiculture. Il n’y a pas non plus un service de l’État où les apiculteurs peuvent apporter leurs difficultés. On ne sait pas quel service nous gère», a expliqué Alphonse Paluku Kighoma, Ingénieur en apiculture.
Dans son intervention, Déborah Nzarubara, directrice de Grecom, une entreprise environnementale spécialisée dans l’apiculture, la restauration du sol et la permaculture, s’est montrée optimiste par rapport à l’impact du travail réalisé sur terrain par des apiculteurs. Elle a dit rester confiante pour ce qui est de l’avancement du secteur apicole au Nord Kivu.
«Pour nous cette conférence est une occasion de hausser notre voix pour que notre filière puisse être prise en compte enfin que notre métier soit pris au sérieux. Pour nous c’est déjà une réussite parce que toutes les autorités provinciales ont répondu à notre invitation. Nous espérons que notre voix sera prise en compte également au niveau national», a déclaré Déborah Nzarubara de Greecom.
Alain Kitumaini, Coordonateur du cabinet du conseiller principal près le gouverneur de la province, chargé de l’élevage au Nord-Kivu, a saisi cette occasion pour expliquer les efforts fournis au niveau provincial pour s’assurer de la protection de l’abeille.
«Le gouvernement provincial via le ministère de l’élevage et la division de l’élevage au Nord-Kivu dispose de plusieurs mécanismes en rapport avec la protection de l’abeille. Nous sommes également en contact direct avec des organisations internationales qui s’occupent de la protection de l’abeille pour que nous développions ce secteur», a fait savoir Alain Kitumaini.
Alors que les apiculteurs congolais sont confrontés à d’énormes difficultés, malgré la carrure de pays solution, la RDCongo ne priorise toujours pas l’apiculture.
Les abeilles sont aujourd’hui officiellement reconnues comme une espèce en voie de disparition. L’action pollinisatrice des abeilles représente jusqu’à 75% des cultures et 35% de la production mondiale de nourriture. La disparition des abeilles entraînerait donc des pertes écologiques et économiques énormes.
Instituée par les Nations Unies pour attirer l’attention de tous sur le rôle-clé que jouent les pollinisateurs, sur les menaces auxquelles ils sont confrontés et sur leur importante contribution au développement durable, la journée mondiale des abeilles a été célébrée sous le thème: « Abeille une cause nationale ».
Protais K.
