RDC : 58.3 milliards de dollars pour le plan d’industrialisation de la RDC, qui pour financer ?

C’est la grande question à laquelle le gouvernement tente de trouver une réponse. Il faudra avoir des moyens conséquents pour secouer les poches autant. La RDC a activé son plan d’industrialisation évalué à 58,3 milliards de dollars américains validé par le conseil des ministres.

Plusieurs secteurs sont concernés entre autres, la construction des infrastructures routières dont le budget est estimé à 21 milliards de dollars, le ferroviaire à 9 milliards de dollars, l’énergétique à 22 milliards de dollars et aéroportuaires et portuaires à 6,3 milliards de dollars renseigne le plan directeur d’industrialisation de la RDC.

En prélude de la conférence des bailleurs de fonds, le ministre de l’industrie, Julien Paluku a présenté le plan ce jeudi 26 août, aux membres du gouvernement, aux élus, diplomates, opérateurs économiques congolais et étrangers ainsi qu’aux universitaires et à la presse.

L’objectif ultime de ce document est de réduire plus ou moins 60 % à l’horizon 2030, la facture des importations évaluées à la hauteur de 6,5 milliards USD par an.

À l’en croire, ce plan se trouve être la vision exprimée par le gouvernement, celle à doter le pays d’un tissu industriel dynamique, compétitif, responsable en matière d’environnement et de développement durable fondé sur l’élargissement de la chaîne de création des valeurs pour plus d’emplois décents, en vue de contribuer à l’éclosion d’une économie diversifiée et compétitive en RDC.

« Dans cette nouvelle approche, le Plan d’industrialisation donne des indications opérationnelles selon une approche schématique sur les transformations à opérer pour matérialiser la vision exprimée dans le DPSI. Il prend appui sur le Plan National Stratégique de Développement (PNSD) et sur le Programme du Gouvernement pour formuler des recommandations sur les actions à mener en vue de bâtir le nouveau tissu industriel du pays. Il tient compte du regroupement des industries en RDC, à travers les 6 zones ci-après : Zone Ouest (Kinshasa, Kongo Central et ex-Bandundu), Zone Sud (ex-Katanga), Zone centre (ex-Kasaï), Zone Est (ex-Grand Kivu), Zone Nord-Est (ex-Province orientale) et Zone Nord-Ouest (ex-Equateur)», a déclaré le ministre Julien Paluku.

Occasion pour préciser que « l’objectif ultime est de réduire de 60% l’horizon 2030, la facture des importations évaluée à près de 6,5 milliards de dollars américains par an », renchérit-il.

À ce jour, l’enjeu est de taille pour la RDC avec l’avènement de la Zone de Libre Echange Continentale Africaine (ZLECAF) et sa réintégration dans l’AGOA ainsi que l’ouverture du marché chinois aux produits africains qui restent des opportunités à saisir.

C’est donc à une révolution et une organisation du secteur industriel congolais que le gouvernement des « warriors » s’attaque. Il s’agit de réindustrialiser la RDC. Grâce à ce projet, le pays-continent souhaite ainsi réduire sa dépendance de l’extérieur notamment en matière de produits agro-industriels, pharmaceutiques et de textiles.

La conférence des bailleurs des fonds sera organisé par la présidence de la République pour mobiliser les partenaires financiers et techniques.

Il faut le dire, les dernières statistiques industrielles signalent que la RDC ne comptait plus que 525 industries manufacturières en 2017, alors qu’à son
accession à l’indépendance en 1960, la République Démocratique du Congo était comptée parmi les pays les plus industrialisés d’Afrique subsaharienne, après l’Afrique du sud, avec 9.600 industries.

Après les vagues de turbulences politiques qui ont provoqué une forte désindustrialisation, plusieurs approches d’industrialisation utilisées, notamment le plan décennal de relance économique 1970-1980 et le Schéma Directeur d’Industrialisation (SDI) de 1986, n’ont pas permis d’assurer un essor industriel.

D’autres pays qui, en 1960, étaient au même niveau que la République Démocratique du Congo ou même en deçà, l’ont fait. A ce jour, ils se comptent parmi les pays émergents. C’est le cas de quatre dragons asiatiques, à savoir la Corée du Sud, le Hong Kong, le Taiwan et le Singapour. C’est aussi le cas des pays appelés Tigres asiatiques, notamment la Malaisie, l’Indonésie, la Thaïlande et les Philippines. Eux qui n’ont pourtant pas autant de ressources naturelles et de richesses comme la République Démocratique du Congo, se sont lancés dans de vastes programmes de révolution industrielle. Ils ont développé une industrie de substitution aux importations, ensuite, ils ont investi dans une industrie légère destinée à l’exportation et dont les gains en devises leur ont permis d’investir dans l’industrie lourde.
C’est donc possible et faisable d’industrialiser la RDC.

Protais K.

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