Plusieurs acteurs de la société civile du Nord-Kivu ont été formés pour lutter contre la corruption à travers la province.
Lors d’un atelier de formation des formateurs sur la lutte contre la corruption en RDC, tenu à Goma du 28 au 30 août 2024 et organisé par l’organisation AIDPROFEN, ces acteurs ont passé en revue l’état des lieux de la corruption dans la province.
D’après Passy Mubalama, coordonnatrice de AIDPROFEN, ces séances visaient à contribuer à la prévention, à la détection et à l’atténuation des pratiques de corruption au sein des services publics.
Elle a encouragé les autorités congolaises dans leur lutte contre la corruption pour développer la RDC, en commençant par sensibiliser la population et ensuite prendre des décisions pour l’intérêt général.
« Il a été important pour nous de mobiliser la population sur les effets, les risques et les conséquences de la corruption dans notre société parce que parmi les conséquences, la corruption affecte la vie de tous les jours des populations et on pense que c’est un mal qu’il faut combattre. Pour le combattre, la population doit être informée. À travers la formation, on essaie d’informer les membres de la société civile sur ce qu’est la corruption et surtout sur les différentes techniques pour enquêter sur les cas de corruption et comment les dénoncer », a déclaré Passy Mubalama.
De son côté, Paulin Kibendelwa, expert dans la lutte contre la corruption et formateur, a encouragé toutes les parties prenantes notamment la société civile ainsi que les acteurs étatiques et non étatiques à s’impliquer dans des activités de sensibilisation et de plaidoyer, tant dans l’axe de prévention que dans le volet détection des actes de corruption.
« La lutte contre la corruption doit impliquer tout le monde pour espérer de bons résultats. Nous avons formé des formateurs et nous pensons qu’à leur tour ils vont aussi transmettre le message aux autres car tant que cette lutte ne sera pas popularisée, nous n’aurons pas de bons résultats », a fait savoir Paulin Kibendelwa.
À l’issue de ces séances, certains participants se sont engagés à mettre en place des mécanismes de monitoring pour lutter contre la corruption ainsi qu’à suivre l’application des sanctions sociales, administratives, politiques et judiciaires.
« Nous allons vulgariser le message de lutte contre la corruption en montrant que celle-ci est un vice qui ronge l’homme congolais et retarde l’envol du pays. La corruption n’est pas une vertu », a dit un participant.
La RDC a occupé en 2022 la 166e position sur 180 pays selon l’indice de perception de la corruption de Transparency International. Selon les données de l’organisation, 80 % des usagers des services publics ont versé un pot-de-vin au cours des 12 derniers mois.