L’organisation Actions et Initiatives de Développement pour la Protection de la
Femme et de l’Enfant (AIDPROFEN) a organisé ce vendredi à Goma un atelier de
présentation des résultats de la recherche portant sur « la masculinité, les violences et l’adhésion aux groupes armés, cas du Nord-Kivu ».
D’après Passy Mubalama, coordonnatrice de AIDPROFEN, cette étude menée du 30 Août au 2 Octobre 2024 avait pour but de comprendre les liens entre la masculinité et la participation aux conflits armés.
Elle a explique que « cet exercice voulait explorer les attentes communautaires des rôles et responsabilités des garçons et des hommes en contexte des conflits armés pour identifier et et classer les pratiques et attitude communautaires face aux rôles et responsabilités des garçons et des hommes en contexte des conflits »
Passy Mubalama a précisé aussi qu’il était question d’ »expliquer les liens entre les attentes, attitudes et pratiques communautaires relatives aux rôles et responsabilités des hommes et la participation aux conflits armés et identifier des actions et approches non violentes à mener en terme de la prévention des conflits armés au Nord-Kivu »
De son côté Justin Mbusa, expert en genre au sein de l’Ecole de formation et de recherche en genre (ECOGE) a indiqué que cette étude a été menée par une équipe multidisciplinaire à Bweremana et Lushebere dans le Masisi, à Rusayo et Mudja dans le Nyiragongo et dans le site de Bushagala abritant les déplacés de guerre venus du territoire de Rutshuru.
Il est ressorti de cette étude que les causes de la violence, au mieux les facteurs qui poussent les hommes et femmes d’intégrer les groupes armés peuvent être notamment la protection du pays, les conflits fonciers, la vengeance et la discrimination liée à l’ethnicité.
Plus de la moitié d’enquêtes ont affirmé avoir intégrés les mouvements armés pour « protéger la terre des ancêtres contre l’invasion extérieur et un risque d’occupation ». Ils ont redouté un fameux plan de balkanisation de la RDC qu’ils lient aux guerres du CNDP, RCD, M23 et ont affirmé ne pas vouloir vivre prisonniers sur leur propre terre.
Dans la foulée, il s’est avéré qu’il existe un lien étroit entre la représentation communautaire de l’identité masculine et la violence.
Dans une perspective de prévention et reponde aux violences et aux masculinités toxiques, cette étude a recommandé l’intégration d’un important volet de création d’occupations productives et d’appui à l’entrepreneuriat des hommes dans des programmes de consolidation de la paix.
Cet atelier a été organisé dans le cadre du projet « Jinsiya kwa kujenga amani (en français: Le genre pour la construction de la paix) dans la région des Grands Lacs » mis en œuvre par
AIDPROFEN avec l’appui financier de l’ agence allemande de coopération internationale pour le développement, GIZ.