La structure « 100 Jeunes Pages d’Espoir » a organisé récemment, sa quatrième édition au cours de laquelle 100 jeunes Congolais ont été primés. Ces jeunes ont été sélectionnés pour leurs initiatives jugées meilleures dans leurs secteurs d’activité respectifs et pour leurs contributions au développement du pays. La cérémonie s’est déroulée au mois d’août dernier au jardin de l’académie des beaux-arts de Kinshasa.
Cet événement, annuel, vise à célébrer et à mettre en avant les jeunes leaders qui se sont distingués par leur engagement exceptionnel au sein de leurs communautés.
Son objectif est de reconnaître les 100 meilleures actions de développement réalisées à travers la République démocratique du Congo ainsi que dans la diaspora.
Les candidats nominés sont répartis dans 11 catégories différentes. Parmi les récipiendaires, figure notamment Asha Rashidi Marie-Rose qui s’est vu décerner son prix dans la catégorie Entrepreneur.
Directrice Générale de Gysha Farm, une entreprise spécialisée dans l’élevage et la commercialisation des poulets de chairs, Asha Rashidi Marie-Rose est une femme passionnée par l’entrepreneuriat évoluant à Goma, dans l’Est de la RDC.
« Ma passion remonte à très longtemps quand j’étais jeune », a expliqué Asha Rashidi Marie-Rose dans une interview accordée à Congo Sauti.
Et de poursuivre « je disais à mes sœurs et cousines qu’une fois grande, j’irais habiter au village, car j’aimais vraiment la vie des champs et l’élevage. En 2015, mon mari a été muté à Bukavu, une fois là-bas une tante à moi avait une plantation de plus ou moins 50 ha et me confia la responsabilité de Gérante. Il y avait plusieurs projets entre autres la culture du maïs, du haricot, soja, choux…ainsi que l’élevage des lapins, porcs, cochons d’Inde. Mais en 2017 on a rappelé mon mari à Goma et nous étions obligés de revenir », raconte-t-elle.
Dans son parcours entrepreneurial, elle indique qu’ « une fois à Goma, j’ai commencé à travailler dans une autre de ses entreprises, mais mon cœur était resté à Kayanja (dans la plantation) Et comme à Goma nous n’avons pas de terre,je me suis lancée dans l’élevage des poulets de chairs ».
N’ayant pas d’endroit pour ériger son hangar lorsqu’elle se lançait dans son domaine de prédilection, Asha Rashidi Marie-Rose était obligée de vendre ses bijoux en or afin de trouver les moyens pouvant lui permettre de lancer son entreprise.
« J’avais fait connaissance d’un papa qui était aviculteur aussi, mais avait fait faillite. C’est ainsi que j’ai décidé de vendre mes bijoux en or pour lancer mon entreprise, car je me suis dit, en le portant ça ne me rapporte pas l’argent, mais si je lance une entreprise, j’aurai tout ce que je veux et donc j’avais pris ma décision », explique-t-elle.
Et d’ajouter : « J’ai lancé mon entreprise en juillet 2018 et j’ai suivi plusieurs formations, car j’étais encore amatrice, dont une en 2019 chez Kivu Entrepreneurs qui m’a le plus boosté et j’ai appris qu’on était plusieurs à avoir la même idée, mais que chacun devrait y apporter une valeur ajoutée. Ainsi, je me suis dit que c’était rare de trouver les découpes de poulet ainsi j’ai créé un nouveau produit dénommé les découpes du poulet du grand Kivu qui comprend les cuisses de poulet, les ailes de poulet,le blanc de poulet, les gésiers ainsi que les sous-produits comme les pattes de poulets, têtes et pour vos chiens ».
Primé par plusieurs organisations nationales et internationales, Asha Rashidi Marie-Rose pour son engagement dans l’entrepreneuriat, elle est aussi coordinatrice du Podium des femmes pour l’entrepreneuriat (PFE), un cadre d’accompagnement, d’échange, de soutien des initiatives des femmes entrepreneurs. C’est aussi un espace de networking, de promotion des produits et des services des femmes d’affaires.
Dans ses motivations, elle encourage les jeunes filles et les femmes à ne pas baisser les bras, mais surtout à se lancer et à persévérer jusqu’à voir les résultats escomptés pouvant continuer au développement du pays.
« Ce que je peux dire aux autres femmes, c’est la détermination, quand on veut, on peut. Nous avons une tête et deux mains, utilisons-les pour le développement de notre pays ».
Notons que chaque année, 100 Jeunes Pages d’Espoir remet des diplômes de mérite à 50 jeunes femmes et 50 jeunes âgés de 15 à 35 ans dont les initiatives contribuent au bien-être de leurs communautés respectives, et favorisent le développement.
Lors de la cérémonie de remise des diplômes de cette 4e édition, plusieurs personnalités, notamment le ministre de la jeunesse et celui du plan, étaient présentes.
Fidèle K. Tukinalwa