Tribune de Dostin Eugène Luange, journaliste essayiste
En République Démocratique du Congo, il s’observe depuis quelques jours une guerre froide entre les États-Unis d’Amérique et la Chine au sujet de l’exploitation des ressources naturelles dans la partie Est du pays et dans certaines provinces Cuprifères.
En effet, tout est parti des enquêtes menées par le journaliste Alain Foka de la radio France Internationale (RFI), révélant l’exploitation illicite à la mine de Kamituga, située dans la province du Sud Kivu. Les révélations faites par ce journaliste étranger avaient poussé le chef du gouvernement Sama Lukonde à appeler le gouvernement à servir contre les auteurs de cette situation, facilitée par les groupes armés qui empêchent le contrôle de l’Etat.
Après cette étape s’en est suivi une kyrielle de messages émanant de l’ambassadeur de la Chine accrédité en RDC Zhu Jing condamnant l’exploitation illégale des ressources naturelles en RDC d’une part, mais aussi réitérant la disponibilité du gouvernement chinois de collaborer avec le gouvernement congolais d’autre part.
Au-delà de tout, cet acte n’est pas apparu anodin auprès de Peter Pham, envoyé spécial des États-Unis dans la région des grand-lacs. Ce dernier a pour sa part commenté cette actualité en soulignant le sentiment de vulnérabilité de la chine alors que la présidence de la RDC passe en revue les contrats passés. Ce tweet a suscité l’irritation de la chine par l’entremise de son ambassadeur jusqu’au point où les deux diplomates parviennent à se tirer à boulets rouges. Pis, ces derniers ont manifesté ostensiblement à la face du monde les velléités de dominer les minerais congolais.
Mais alors en dépit de cette situation, quelle leçon que devra tirer le gouvernement congolais ? Continuera-t-il de se laisser faire par ces deux puissances économiques qui viennent transformer le Congo en véritable ring de boxe ?
Certes, Il est une chose d’exhiber à la face du monde les minerais que regorgent la République démocratique du Congo devenus comme une rengaine et il en est une autre de savoir comment les exploiter pour que ces derniers profitent réellement au peuple Congolais.
Dans son ouvrage sur la métaphysique, le philosophe Grec Aristote a écrit « les hommes d’expérience savent bien qu’une chose est, mais ils ignorent le pourquoi, tandis que les hommes d’art connaissent le pourquoi et la cause », fin de citation.
Au regard de cet aphorisme, il va s’en dire que l’État congolais devrait mettre en place une politique susceptible de l’exploitation rationnelle de ses ressources naturelles qui générerait l’accroissement des recettes dans la caisse de l’Etat. Car, à ce jour il est aberrant de voir un pays potentiellement riche continuer de quémander auprès de certains partenaires financiers pour l’exécution des gigantesques projets.
Il est donc impérieux de procéder à la ré visitation de tous les contrats miniers passés sous le régime Kabila mais aussi de mettre en place une politique qui devra permettre aux congolais d’exploiter leurs propres minerais afin de mettre fin à l’inadéquation entre la théorie et la pratique.
