Lors de la 108e réunion du conseil des ministres tenue le vendredi dernier et présidée par le Chef de l’État, Félix Tshisekedi, le vice premier ministre et ministre de l’économie nationale, Vital Kamerhe, est revenu sur la nécessité d’appliquer le taux interbancaire pour aboutir à la baisse des prix des biens sur le marché.
Tout au long de ce Conseil, il a dit ne pas comprendre le fait que les prix sur les marchés n’ont pas baissé malgré la stabilité de la monnaie nationale observée depuis un temps à travers la République.
« Le vice-premier ministre et ministre de l’économie nationale a informé le conseil de la série de réunions qu’il a entamées avec les opérateurs économiques des secteurs de télécoms, de la distribution des produits pétroliers et des grands distributeurs des produits alimentaires et brassicoles. Il a insisté sur l’impérieuse nécessité de pratiquer le taux interbancaire qui devrait naturellement conduire à une baisse conséquente des prix des produits sur les marchés car il est paradoxal qu’après une baisse du taux de change suivie d’une stabilité relative de la monnaie nationale que les prix sur les marchés ne suivent pas cette tendance baissière », peut-on lire dans le compte rendu de la réunion lu par le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.
En RDC, les habitants peinent à se procurer les produits de base. La dépréciation de la monnaie locale, le paiement des arriérés de salaires et les dépenses de guerre ont fait grimper les prix dans le pays.
Depuis le début de l’année, le franc congolais s’est déprécié d’environ 15% par rapport au dollar américain, selon les chiffres officiels et les changeurs de monnaie, frappant le plus durement les plus pauvres.
Au mois de juillet dernier, le gouvernement Sama avait arrêté plusieurs mesures sur les plans budgétaire et monétaire, pour stabiliser le taux de change.
Sur le plan budgétaire, le ministre des finances, Nicolas Kazadi avait noté l’intervention de la Banque centrale du Congo (BCC) sur le marché de change pour stopper la surchauffe. Il avait aussi indiqué que le paiement de l’impôt au Trésor public en franc congolais sera privilégié. L’objectif, avait-t-il précisé, était d’accroître l’utilité du franc congolais comparé au dollar américain.
En outre, il avait laissé entendre que le gouvernement allait travailler avec la BCC pour surveiller la qualité des dépenses publiques.
Sur le plan monétaire, l’argentier avait fait savoir que la BCC va réguler le flux en franc congolais, à travers son taux directeur. Et de souligner qu’il faut opérer un changement sur la politique des réserves de la première institution financière du pays. À l’en croire, cette série de mesures va réguler la demande du dollar sur le marché de change.
Par la même occasion, le ministre des Finances avait lancé un appel aux congolais à faire confiance à leur monnaie en changeant la mentalité et la culture par rapport à son utilisation.
Fidèle K. Tukinalwa
