L’Entrepreneuriat en RDC : un chemin remplis d’embuches

Être un jeune entrepreneur en RDC c’est se lancer dans un monde de beaucoup de risques. L’accès à la bonne information sur les affaires et la création des entreprises, le manque d’expérience dans la gestion des projets entrepreneuriaux et la rareté des financements sont des défis réels et persistants auxquels sont confrontés les jeunes entrepreneurs congolais.

Face au chômage qui frappe de plein fouet les jeunes en RDC et l’incapacité de l’Etat d’embaucher tous les jeunes diplômés, les jeunes rêvent de créer leurs propres emplois.

Nombreux sont les jeunes qui rêvent de créer leur propre entreprise. Mais peu d’entre eux parviennent effectivement à franchir le pas.

Les débats sur les défis auxquels sont confrontés les entrepreneurs, on en parle que très peu. Congo Sauti est allé à la rencontre de certains entrepreneurs pour s’en imprégner.

Jérémie Mulauli est agronome. Il a fini ses études en 2016 et s’est lancé dans l’entrepreneuriat agricole. Son business émerge et il attribue cette évolution à sa formation académique.

« La RDC fait face à une grave insécurité alimentaire et moi, l’agriculture est un moyen redoutable pour relever ce défi de l’autosuffisance alimentaire. Il y a d’autres jeunes que je vois se lancer dans ce business sans aucune formation», a-t-il fait savoir.

Pour lui, le grand défi est celui de la formation car beaucoup des jeunes qui veulent se lancer dans un business ne font pas une bonne étude du marché et par conséquent ne parviennent pas à identifier les opportunités présentes sur le marché local.

« Ainsi, les jeunes s’orientent dans des activités similaires. Pour qu’ils deviennent très nombreux dans un secteur d’activité, et le concurrence étant très rude, beaucoup échouent ! », conclu Jonathan.

Un autre jeune étudiant s’est lancé dans l’élevage des poulets de chair. Il s’appelle Fabrice Mazinge. Cela fait plus d’une année déjà depuis qu’il s’est lancé. Passionné de cette activité, ses voisins sont parmi ses clients de prédilection qui se procurent de ses poulets à cash ou à crédit.

Le grand défi de son activité entrepreneuriale, c’est la rude concurrence des entrepreneurs qui viennent du Rwanda voisin.

« Les poulets de chair viennent du Rwanda à bas prix. Nous commercialisons un peu plus cher ici parce que nous importons tous les intrants nécessaires : les poussins de un jour, le mélange des céréales pour les nourrir, les médicaments, etc » déplore-t-il.

Et de renchérir, « l’absence d’abattoir des volailles et des chambres froides pour une bonne conservation. Le poulet quand il atteint l’âge d’être consommé il doit soit être acheté ou abattu. Quand il n’y a pas de clients directement pour l’achat, le poulet consomme imprévisiblement la nourriture car le prix des poulets est standard. Cette consommation de plus est une perte ».

Par ailleurs, d’autres jeunes disent avoir des projets mais n’ont pas d’argent pour le réaliser. Et les banques ne disposent pas d’un prêt à eux du fait qu’ils n’ont pas de gage à proposer.

« Des projets bons, on en a, mais comment les accomplir sans financement ?», s’interroge Syphora.

Alors que l’entrepreneuriat est présenté comme une solution durable à l’autonomisation des jeunes en RDC, Jonas Sindani, un entrepreneur humanitaire de la ville de Goma pointe du doigt le système éducatif congolais qui doit s’adapter à cette réalité.

Selon lui, « le système éducatif congolais est archaïque et n’encouragent pas convenablement aux attitudes et compétences entrepreneuriales. Ainsi, à la fin des études, nous nous orientons vers la recherche du travail car nous ne pouvons pas en créer ».

Signalons par ailleurs que dans la ville de Goma on peut remarquer quelques avancées significatives. Des jeunes ayant des initiatives sont formés dans différents incubateurs tel que Un Jour Nouveau, Kivu Entrepreneur, Institut National de Préparation Professionnelle (INPP-Goma).

Hormis l’encadrement, ces jeunes y reçoivent soutien financier pour lancer leur modeste entreprise et ainsi contribuer au développement du pays. Car ce sont les petites rivières qui font des océans, dit-on.

Albert Sivamwanza Isse

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