RDC : RAM, entre taxe et escroquerie, des élus nationaux atomisent Kibassa

La journée de ce mercredi 29 septembre était mouvementée à l’Assemblée nationale suite à l’audition du ministre Kibasa Maliba des Postes,télécommunications et nouvelles technologies de l’information et de la communication (PTNTIC).

Celui-ci était invité par les élus nationaux pour apporter des éclaircissements sur le dossier RAM (Registre des appareils mobiles) qui fait couler beaucoup d’encre et salives.

Le débat était houleux à l’hémicycle, aucun, parmi la cinquantaine de députés à prendre parole, n’a soutenu la taxe RAM. Presque tous les élus ont qualifié cette taxe d’illégale et ont demandé simplement sa suppression. Non seulement sa suppression est vivement réclamée, mais tous ont demandé, comme un seul homme, la constitution d’une commission parlementaire d’enquête pour retracer tout l’argent perçu dans le compte RAM et la demission du ministre de tutelle.

Ces élus nationaux ont fait savoir que « le peuple congolais souffre déjà et qu’il ne faut même pas en rajouter d’autres souffrances, mais plutôt chercher à lui offrir un social digne d’un pays regorgeant de richesses. »

Le député national Josué Mufula a insisté sur l’inopportunité de la taxe RAM et la dénoncer car pour lui, elle reste une escroquerie de l’épargne de la population.

« Cette taxe, en effet, est un joug de plus qui taraude les esprits de nos concitoyens dont le revenu mensuel est très faible. Elle est loin de rencontrer le slogan politique le peuple d’abord et fait croire qu’il existe tout un monde entre le dire et le faire (…) peut-on imaginer un instant qu’on impose telle taxe aux sinistrés du volcan Nyiragongo lesquels sont abandonnés jusqu’aujourd’hui et se battent pour survivre ? Il faut le dire sans ambages, Honorable Président, cette taxe RAM est tout simplement l’escroquerie de l’épargne de nos pauvres populations », a déclaré le député national Josué Mufula.

Mais la plénière s’est déroulée sous tension avec plusieurs épisodes d’incidents,une manifestation spontanée a eu lieu au cours de cette même plénière, des jeunes membres du Mouvement National des Consommateurs Lésés ont aussi manifesté contre la taxe RAM.

Malgré la pression des élus nationaux, Kibassa ne veut pas lâcher son RAM

Le ministre des PTNTIC lui, n’a pas su supporter son émotion après s’être malmené par des critiques des députés nationaux le qualifiant d’escroc, de voleur et tous les maux suite à cette taxe perçue depuis le mois de septembre 2020 auprès des utilisateurs de téléphonie mobile.

Prenant la parole, celui-ci est revenu sur le bilan de RAM à ce jour ainsi que ses avantages. Il a précisé que la taxe RAM a déjà produit 25 millions de dollars américains. Elle a aussi permis d’accompagner la gratuité de l’enseignement, le wifi gratuit permettant de télécharger les données en rapport avec l’enseignement, la transmission rapide des données.

« A ce jour, en termes de recettes, le RAM a produit 25 millions 11 mille dollars américain. Ce montant représente les revenus consolidés par les opérateurs. Le RAM a permis l’accompagnement de la gratuité de l’enseignement avec la distribution de E-SIM, le wifi gratuit qui a permis de télécharger les données en rapport avec l’enseignement, la transmission rapide des données… Mais aussi le ministère de l’EPST, de l’ESU et PT-NTIC, des entités éducatives elles-mêmes, les universités, les instituts supérieurs, les écoles primaires et secondaires, afin de leur permettre d’accéder à des données éducatives bien certifiées à travers nos offres numériques…», a révélé le ministre Augustin Kibasa.

Il a également précisé que « s’il faut classer ces données par catégories d’appareils, le RAM a permis d’identifier 12.260.344 appareils 2G originaux et uniques, 10.325.249 appareils 2G clonés, 4.090.082 appareils non conformes, 5.454.433 appareils 3G-4G originaux et uniques, 4.425.106 appareils 3G-4G originaux clonés et 1.752.892 appareils non conformes. »

Les élus nationaux insatisfaits, le ministre sollicite 48 heures pour apporter la lumière à leur lanterne

Le ministre ayant tout noté dans son bloc-notes une panoplie de questions, a donc sollicité 48 heures pour apporter des réponses précises. Le rendez-vous est donc pris pour ce vendredi au Palais du peuple.

« Je demande à l’auguste assemblée de m’accorder 48h et je vais revenir avec des réponses. Je suis très choqué mais vous avez joué votre rôle”, a dit, d’un air désespéré, le ministre Kibassa.

C’est depuis le mois de septembre 2020 que le ministre Kibassa avait officiellement lancé, le service de Registre des appareils mobiles (RAM). D’après l’Autorité de régulation des postes et télécommunications du Congo (ARPTC), pour objectifs d’optimiser la sécurité et la qualité de service des réseaux mobiles sur le territoire national, de lutter efficacement contre la contrefaçon des appareils mobiles en déconnectant les appareils identifiés comme non-conformes, et de combattre le vol des appareils mobiles en bloquant les appareils déclarés volés.

Mais sur l’étendue du territoire national , ce service est loin de faire l’unanimité au sein de la population congolaise, plusieurs ne cesse de se lamenter. 

Fidele Kitsa Tukinalwa

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