[Littérature] « J’y ai cru »: l’ode à la vie d’Ika de Jong (une recension du professeur et écrivain Madimba Kadima-Nzuji)

l’Europe des petits boulots et de la débrouillardise et c’est surtout le récit d’une mère célibataire avec trois enfants en charge atteinte d’un cancer. C’est aussi l’histoire d’une rédemption, Ika de Jong est partie comme une immigrée et revient comme une repat. L’identité dont elle se réclame est le meilleur des deux mondes. Son voyage professionnel est celui d’une petite fille qui voulait devenir journaliste et qui rencontra M. Fortis.

Avec son livre intitulé J’y ai cru paru chez EckiPublications, Ika de Jong signe son entrée dans la littérature congolaise. Loin des strass et des paillettes de la République de Gombe, ce livre retrace en des mots simples et jamais crus le parcours d’une femme contre une adversité multiforme, synonyme d’une découverte de soi. De l’écran au livre, récit d’une femme qui a toujours dit « non » aux obstacles.

Facile à lire et captivant, J’y ai cru est un véritable page-turner. Il vous faudra moins d’un jour pour le terminer mais plus d’une vie pour le lâcher. On y revient comme un bon vin qui se déguste à petites gorgées.

Ika de Jong a une écriture qui se rapproche de l’impressionnisme pictural cher à Monet, Manet, Cézanne, tant d’autres qui ont joué de lumière et de sensation. Les faits sont prétextes à partager les émotions les plus intimes, douloureuses ou festives. Dialogues et descriptions sont au service de moments cruciaux et intense dans leur forme la plus pure sans s’embarrasser des lourdeurs de la précision comme l’illustre ce passage : « notre chaîne avait déjà un certain succès, et nous avions une bonne audience, avec des milliers de followers quand cette situation nous surprit » (Ika de Jong est atteinte d’une maladie qui la rend aphone – p.63). De quels publics l’audience était-elle constituée ? Combien de followers ? De quelle maladie souffre l’héroïne du récit ? Autant de questions légitimes pour le lecteur et pourtant si peu importantes pour le voyage.

Il faut en effet souligner que ce récit est celui d’un voyage d’abord identitaire, ensuite professionnel et surtout spirituel. Une fois n’est pas coutume, commençons par la fin du livre, page 169, Ika de Jong nous dit simplement : « Alors, rendez-vous au sommet ! ». Ce livre est le récit d’une ambition d’une enfant des rues de Kinshasa et de Bukavu, qui arrive en Europe en 1992 sans sa mère. C’est aussi le récit d’une jeune femme qui connaît très tôt l’Europe des petits boulots et de la débrouillardise et c’est surtout le récit d’une mère célibataire avec trois enfants en charge atteinte d’un cancer. C’est aussi l’histoire d’une rédemption, Ika de Jong est partie comme une immigrée et revient comme une repat. L’identité dont elle se réclame est le meilleur des deux mondes. Son voyage professionnel est celui d’une petite fille qui voulait devenir journaliste et qui rencontra M. Fortis.

Dans un récit où le « je » est omniprésent, le lecteur aurait été tenté de croire qu’Ika de Jong aurait exalté sa force de caractère, sa détermination et son sens de l’opportunité. Le lecteur aurait tort : Dieu est aussi omniprésent que la narratrice, il sous-tend le récit et fait basculer le livre du témoignage au développement personnel voire à l’homélie.Dieu est fidèle est le message central du récit. Les épreuves de la vie sont la marque de son amour pour l’humanité et le rappel que l’homme, et dans le cas d’espèce la femme, n’est rien sans Lui. Et Ika de Jong écrit pour transmettre ce message d’espoir au plus grand nombre : « On peut tout vous enlever, mais ne permettez pas que votre foi, votre capacité à croire vous soit ôtée ».

Paru chez Ecki Publications, J’y ai cru est un livre à mettre dans toutes les bonnes bibliothèques pour découvrir un récit sur les épreuves de la vie et la découverte de soi loin d’Hollywood ou de Nollywood.

Disponible au prix de 20 USD à la librairie La maison des savoirs, Place des évolués, Kinshasa.

Madimba KADIMA-NZUJI, Ph.D

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