L’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) appelle le gouvernement à ordonner « des poursuites judiciaires » contre le Directeur général de la société de Transport au Congo (TRASCO) Michel Kirumba en suspension, son adjoint et ses collaborateurs pour blanchissement des capitaux.
Dans un rapport publié vendredi 18 septembre dont une copie est parvenue à ACTU7.CD, cette structure de contrôle citoyen des finances publiques de la RDC révèle que la société Transco est tombée en faillite.
L’ODEP constate une mauvaise gestion caractérisée par le vol des recettes encaissés par la société. Elle reproche également au Directeur général Michel Kirumba plusieurs griefs notamment la mauvaise comptabilité, des procédures des marchés publics opaques caractérisées par le clientélisme et les conflits d’intérêts qui rongent la société.
Le rapport note que l’établissement public Transco exploitait 29 lignes sur le réseau urbain ordinaire de Kinshasa et une ligne interurbaine de Kinshasa-Kikwit.
A l’en croire, aujourd’hui moins de 100 bus sont en exploitation sur les 500 bus acquis. L’ODEP indique que dans ses différents rapports, Transco affirmait avoir mobilisé 89% de ses recettes à Kinshasa soit une moyenne de 15 millions de dollars américains par an, 1.7 millions de dollars pour Kinshasa et Kikwit.
En se référant à ces chiffres, elle note une utilisation non-rationnelle de carburant qui n’a aucun impact sur l’accroissement des recettes mensuelles de 1.250 millions de dollars pour 500 bus. Au regard de la magouille organisée et plusieurs autres griefs qu’elle reproche à cette société, l’ODEP demande au chef de l’État de procéder à la nomination des nouveaux mandataires au sein de la dite société avant l’acquisition des 459 nouveaux bus annoncée par le ministère des transports et voies de communication.
Elle demande aussi à la cour de comptes de diligenter un audit en complément au contrôle citoyen de la société tout en vérifiant tous les mouvements des différents comptes ouverts à la Rawbank et Equitybank.
L’Observatoire de la Dépense Publique invite les Cours et Tribunaux à ouvrir des enquêtes sur les deux derniers ministres de Transports et voie de communication (2013-2019) sur la gestion de l’entreprise publique de transport en commun, Transco.
En outre, elle demande à la Justice d’entendre l’ancien premier ministre (2013-2016), Augustin Matata Ponyo pour avoir approuvé, dans la confusion totale, le marché d’acquisition des 500 busTransco, attribué à la société égyptienne Tractafric Motors SPRL et le recrutement de la Régie Autonome deTransport Parisien (RTP), pour en assurer l’assistance technique. Deux marchés qui n’ont pas respecté la procédure requise sur la passation des marchés publics selon l’ODEP.
Pour l’ODEP, les deux derniers ministres de Transport et voie de communication doivent faire l’objet des enquêtes respectivement pour avoir acheté les bus en violation de la procédure des marchés publics et pour avoir ordonné, en décembre 2018, un emprunt de 910.000 $ auprès de Rawbank, l’argent utilisé pour la campagne électorale en lieu et place de la relance de la société.
Congo Sauti/Actu7.cd