L’évaluation à mi-chemin du Programme d’options stratégiques pour la RDC couvrant la période 2019-2024 et l’élaboration de la note conceptuelle d’un nouvel investissement était au centre d’un atelier de deux jours organisé à Kinshasa par le Fonds International de Développement Agricole (FIDA).
Ces travaux ont pris fin ce jeudi 2 décembre 2021. Ils ont réuni des membres des organisations paysannes, des représentants des ministères concernés (agriculture, finances, santé, développement rural, etc.) ainsi que des experts des projets appuyés en faveur du Congo-Kinshasa par cette institution financière internationale.
À en croire le directeur pays et représentant du FIDA en RDC, Valantine Achancho, les résultats obtenus à mi-parcours pour combattre l’insécurité alimentaire, sont satisfaisants.
« Nous avons pu remarquer que les résultats sur le terrain sont importants et palpables notamment en termes d’augmentation de la production et de la productivité ; en terme de ciblage des plus pauvres (femmes et jeunes), en termes de combinaison entre les investissements dans le développement agricole et les investissements dans les infrastructures avec la capacité du FIDA à mobiliser d’autres partenaires techniques et financiers qui ont des avantages comparatifs notamment pour les investissements dans les infrastructures. Ce sont ces éléments qui ont permis d’avoir des résultats importants. Il y a également d’autres partenariats avec les ONG et les organisations du système des Nations Unies qui ont permis de mutualiser les efforts pour avoir des résultats importants en matière de développement agricole et rural », a-t-il affirmé.
En ce qui concerne les faiblesses dans le pilotage des opérations d’investissement, les participants ont déploré notamment la défaillance dans le suivi d’évaluation des projets. Plusieurs recommandations ont été formulées pour rectifier le tir. À titre indicatif, il s’agit de :
- La prise en compte des aspects nutritionnels dans les différents projets et multiplier des sessions de formation pour prévenir la mauvaise gestion ;
- Considérer l’agriculture au sens large incluant l’élevage, la pêche et les activités forestières ;
- Renforcer davantage l’ingénierie sociale qui précède l’ingénierie civile dans la mise en œuvre des infrastructures.
En phase préparatoire, le nouvel investissement du FIDA en RDC ciblera les provinces entourant Kinshasa et mettra l’accent sur l’entrepreneuriat agro-pastoral des jeunes afin de résoudre à la fois la problématique de la production et de la productivité ainsi que de l’intégration de la chaîne de valeur agro-pastorale. À ce sujet, l’option a été levée pour que la monnaie de l’accord de financement du nouveau projet soit désormais le dollar américain en lieu et place du droit de tirage spécial (DTS).
« Quand c’est en DTS, il y a des fluctuations qui peuvent entraîner des pertes du taux de change qui ont des conséquences sur les projets », a fait savoir le directeur pays du FIDA.
Pour arriver à faire de l’agriculture la clé de voûte de la croissance économique, cette institution financière internationale compte sur sa collaboration avec le Gouvernement congolais.
« Notre objectif, ce n’est pas seulement d’avoir un partenariat, mais de résoudre les problèmes des populations rurales qui sont dans la pauvreté et qui vivent de l’agriculture qui est le pilier leur permettant d’avoir des revenus et de sortir de la pauvreté », a indiqué V. Achancho.
Dans son mot de clôture de cet atelier, le représentant du ministre de l’Agriculture a affirmé l’engagement de l’exécutif national de jouer pleinement sa partition.
« La vision du président de la République Félix Tshisekedi est que le sol prenne la revanche sur le sous-sol. Nous avons beaucoup misé sur les mines, mais le pays demeure dans la pauvreté, la misère et la faim. Il est temps d’axer notre action sur l’agriculture. Il faut alors beaucoup d’argent. L’apport du FIDA est capital. Le FIDA est un partenaire indispensable pour matérialiser cette vision du chef de l’État (…) Après cette évaluation à mi-parcours du COSOP, le gouvernement s’engage à assumer ses responsabilités », a déclaré le directeur des ressources humaines au ministère de l’Agriculture, Paul Kabingwa Bundya.
Les investissements du FIDA en RDC pendant la période du COSOP 2019-2024 sont constitués des quatre projets de développement suivants :
- Programme intégré de réhabilitation de l’agriculture dans la province du Maniema (PIRAM) ;
- Programme d’appui aux pôles d’approvisionnement de Kinshasa en produits vivriers et maraîchers (PAPAKIN) ;
- Projet d’appui au Secteur Agricole Nord Kivu (PASA-NK) ;
- Le Programme d’appui au développement rural inclusif et résilient (PADRIR).