L’entrepreneuriat est-il la seule solution au problème de chômage en République démocratique du Congo ? Poser la question c’est y répondre dit-on. Si beaucoup n’y croit pas, ce n’est pas le cas pour Patient Nzondero, un jeune entrepreneur de Goma à la tête de « Proactif », une agence de communication qui connaît une ascension fulgurante.
Dans une période d’une année après sa création, le chiffre d’affaires de Proactif a triplé, apprend-t-on. Dans une interview accordée à Congo Sauti, Patient Nzondero partage son secret de réussite et invite les jeunes à entreprendre comme lui.
Congo sauti : Monsieur Patient Nzondero, pouvez-vous nous parler brièvement de Proactif ?
Patient Nzondero : Proactif est une agence de communication spécialisée dans la photographie, la vidéographie, design et graphique. Mais aussi, dans les achats et vente d’espaces publicitaires. Notre idée n’est pas de faire de la photographie évènementielle, genre couvrir une activité de mariage. Nous faisons plutôt une photographie orientée vers l’humanitaire, une photographie qui raconte le vécu quotidien de la population, une photographie qui aide pour le changement et qui transmet un message.
C. S : Il y a presqu’une année que Proactif a démarré ses activités, que pensez-vous de son bilan et de sa stratégie pour s’imposer sur le marché ?
Le bilan est largement positif. En une année le chiffre d’affaires a triplé et comme stratégie de positionnement, nous travaillons sur nos faiblesses. Quand nous avions commencé, nous étions tous des novices. Comme tout début à été difficile, nous avons appris de nos échecs. Il fallait que nous soyons plus professionnels pour pouvoir gagner le marché et aujourd’hui Proactif s’est fait une renommée à Goma. Ses services sont de plus en plus sollicités. La particularité de Proactif, c’est qu’il cherche toujours à aider ses clients dès la conception jusqu’à la diffusion de leurs supports de communication : un service que les entreprises concurrentes n’offrent pas.
C. S : La photographie et la vidéographie étant deux services qui connaissent une montée à Goma, que fait Proactif pour se positionner et réussir à faire face à la concurrence ?
Pour faire face à la concurrence, Proactif joue sur 3 leviers : le prix, le délai de livraison et la qualité de services offerts. Ce sont ces 3 leviers qui aident Proactif à se positionner et à se faire un nom sur le marché.
C. S: C’est quoi l’image que vous avez de Proactif d’ici 5 ans ?
Nous espérons que d’ici 5 ans, Proactif aura plus gagné le marché et la confiance du public. Parce que nous nous intéressons beaucoup plus aux organisations et aux particuliers ; les gens qui ont besoin de façonner leur image. Et cela est notre spécialité. Nous avons déjà collaboré avec plusieurs entreprises locales et agences de communication comme Baraza Média, Congo Check, Kivu Stars… La satisfaction a été au rendez-vous.
C. S: En tant qu’un jeune entrepreneur de Goma, quel message pouvez-vous lancer aux jeunes ?
La jeunesse doit croire en ses capacités. Elle doit arrêter de rêver une vie de salarié. Certes, le salaire qu’on perçoit en tant que salarié peut nous aider à financer nos activités. Mais il faudra songer un jour à créer nos propres entreprises. C’est comme ça que le Congo pourra se développer.
C. S : C’est quoi votre rêve le plus fou et votre opinion à l’égard de l’entrepreneuriat au pays?
Mon rêve le plus fou c’est d’être à la tête d’une entreprise qui réussit et qui pourra changer le modèle économique de la RDC. Patient Nzondero pense que l’entrepreneuriat reste le socle de développement de la RDC. Sans l’entrepreneuriat, dans un pays où il y a une politique d’expédition rapide de chômage et où le gouvernement ne crée pas d’opportunités pour les jeunes, l’entrepreneuriat reste la clé pour le développement et pour résorber le chômage.
Peu importe le capital de démarrage qu’on dispose, il faut toujours songer à créer une entreprise. Ne pas attendre beaucoup de l’Etat parce que l’Etat lui-même n’a pas assez d’argent.
Pour ceux qui veulent bénéficier des services offerts par Proactif peuvent contacter ce numéro : +243 994 692 003
Interview réalisée par Gustave Katsuva
